Auteur : Mallux (Nombre de poèmes : 4)
26/09/2013 20:09Petite dédicace à une petite Marmotte
Dans cette vaste plaine désolée,
Recouverte d'un blanc manteau glacial,
Le temps s'est arrêté,
Monotonie, solitude hivernale.
Seul dans cette vaste étendue qui sommeille,
Il se tient, encore endormi.
Longiligne, décharné et sans vie,
Il attend le moment propice pour son éveil.
Alors qu'Aurore la brillante se réveille,
La brume matinale est transpercée par de doux rayons de Soleil,
Éclairant ce rosier encore assoupi,
Le jeune bourgeon où sommeil la vie.
Le temps s'est écoulé doucement,
La Vie a repris son cours, la Nature verdoie.
Dans la vaste plaine se fait entendre le rossignol et son pépiement,
S'envole de fleur en fleur, l'insouciant papillon aux ailes de soie.
Lui se tient toujours là, d'un vert feuillage habillé.
Dans ce paysage hors du temps, loin de toute tourmente,
De toutes les attentions, il semble faire l'objet.
Mais est-ce lui ? Ou la rose à pleine éclose qu'il porte ?
Les jours, les semaines se sont succédés,
Timidement, épanouie elle s'est,
Montrant craintivement aux regards quelques pétales,
Encore incertains, et fragiles.
Son velours, par les rayons du Soleil est caressé,
Le papillon frivole lui murmure quelques mots connus d'elle seule,
Mais rien n'y fait, l'ingénue ne se laisse pas charmer,
Et resserre autour d'elle sa corolle.
Pour quelle raison devrait-elle se montrer ?
Par le vent se laisser blesser ?
Par le soleil se faire brûler ?
Par le papillon se laisser butiner ?
Le promeneur inconscient tend la main,
Mais c'est à ses épines qu'il se heurte,
Déposant une goutte carmin,
Sur l'herbe verte.
Intimidée par le vaste monde, elle se cache,
Gardant en son sein, farouche
Toutes ses richesses, toute sa beauté
Dans son écrin satiné.
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L'homme et la vie
L'Océan mystérieux et profond de sa torpeur était sorti,
Tel un animal enfermé, il s'ébrouait, rugissait.
Devant sa colère tous fuyaient,
Tumultueux, sauvage, il déversait son ire sur la vie.
Écumant de rage, les rivages, il battait,
Malmenait, perdus en son sein les marins malheureux .
Cependant, sur la grève, un homme se tenait,
Que n'effrayaient pas les flots coléreux.
Il était là, calme, observant, contemplant,
Les eaux agitées, l'indomptable Océan.
Sans peur, fier, il le fixait.
Pas l'ombre d'un doute dans son regard, il le défiait.
Qui était-il ? Qu'attendait-il ainsi ?
Il était un homme, un homme aimant la vie,
Un homme pour qui la vie était cette mer mystérieuse,
Tour à tour, paisible, aimante et violente, douloureuse.
Insouciant était-il ? Inconscient était-il ?
Mais peut-être aimait-il seulement la vie, la vivre pleinement voulait-il,
Aussi bien dans les moments de joie et de douceur,
Aussi bien dans la tristesse, et la douleur.
Dans son coeur et dans son âme, cet océan il était.
Il pouvait aimer passionnément, à la folie,
Il pouvait dédaigner, n'être que mépris,
Car violence, fougue, passion, amour et tendresse, il était.
Il n'était pas comme les personnages des grandes épopées grecques, un héros,
Il n'était pas un idéaliste, un rêveur, de grands idéaux tout pétri.
Cependant ses idées, ses rêves, il les portait haut,
Il n'était qu'un homme ...un homme qui avait dit oui à la vie
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Comme l’eau cristalline d’une rivière,
S’écoule le temps, s’envole les minutes.
Au loin les cloches de la ville tintent, triste augure,
Comme un rappel au temps qui passe. Horloge effrayante !
Les cieux où s’amassent les nuées,
Surplombent la ville. Paris la belle !
Paris la grande ! L’amante ! Paris l’éplorée …
Dont les pleures effacent les contours, comme une mauvaise aquarelle.
Sur l’asphalte, se bousculent les badauds, les passantes.
Bruit de klaxonne, ronronnement de moteur.
Les voix s’élèvent. Bousculades, cris,…signes avant-coureurs.
Chute. Confusion. Néant. La vie a repris son cours, indifférente.
Au milieu de ce désordre, elle a poussé, elle a grandi,
Bouton de rose délicat, à peine éclos. Farouche et timide.
De ses grands yeux elle regarde,
Cette foule courir … courir après l’argent et le temps, tandis que s’enfuit leur vie
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Petit nuage dans l’azur,
Vagabonde, insouciant et encore pur,
Au-dessus de la verdoyante prairie,
Parsemée de violettes et de pissenlits.
C’est à la saison, où l’astre solaire est roi,
Qu’est née la douce ingénue.
Sous la douce chaleur d’été, où le soleil flamboie,
Un bouton de rose a éclos, un sourire est apparu.
Les papillons frivoles, colorés et aux ailes de soie,
Arrêtent leur course, voltigeant autour de la jouvencelle,
C’est un voile chatoyant qu’ils déploient autour d’elle.
Aérienne, sur le vert linceul, elle rit, emplie de joie.
Libre sérafine, elle court, tendre étourdie,
Dans le crépuscule, pourpre et or du soir.
De ses pieds légers, elle s’envole dans nuit,
Petite étoile, dans le vaste éther noir.
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